Séminaire NANAY Jonathan SICSIC (U. Paris Cité)

Le 20/05/2025
De 11:00 à 12:30
Détails de l'événement :
Titre : Soins à domicile ou en maison de retraite : une approche mixte pour comprendre les préférences des personnes âgées, coécrit avec Anais CHENEAU et Thomas RAPP
Résumé : Avec le vieillissement des populations, les politiques de soins de longue durée sont de plus en plus confrontées à la nécessité de trouver un équilibre entre les préférences individuelles et les contraintes budgétaires. En France, la politique dominante de « vieillissement sur place » a donné la priorité aux soins à domicile. Cette étude examine, pour la première fois en France, les préférences des personnes âgées lorsqu’elles choisissent entre les soins à domicile et les soins en maison de retraite. À l’aide d’une méthode mixte combinant des entretiens qualitatifs et une expérience de choix discret (ECD), nous explorons la manière dont les caractéristiques socio-économiques individuelles, les expériences liées aux soins et les caractéristiques spécifiques des maisons de retraite façonnent ces préférences. L’expérience de choix discret a utilisé une méthodologie en deux étapes : tout d’abord, les personnes interrogées ont évalué des ensembles hypothétiques de maisons de repos sur la base de quatre attributs (qualité de l’équipement et des installations, qualité des soins professionnels, proximité géographique et dépenses personnelles) ; ensuite, elles ont choisi entre l’option de la maison de repos qu’elles préféraient et le fait de rester chez elles. Notre analyse, basée sur les réponses de 2 886 personnes âgées de plus de 60 ans, révèle une hétérogénéité substantielle des préférences. Alors qu’une majorité d’entre eux préfèrent rester chez eux, dans une situation hypothétique de grande dépendance, une proportion significative a modifié son choix en réponse à l’amélioration des caractéristiques des maisons de retraite, en particulier l’amélioration de la qualité des soins et de l’atmosphère de l’établissement. D’autres facteurs, tels qu’un revenu plus élevé, l’expérience de la prise en charge et les attentes en matière de longévité, sont associés à une plus grande propension à choisir les soins en institution. Ces résultats suggèrent que des investissements ciblés dans la qualité et l’accessibilité financière des maisons de repos pourraient permettre de mieux adapter les services de soins de longue durée aux divers besoins des personnes âgées, en complément des politiques existantes en matière de soins à domicile.