DOTO Agbessi augustin

Doctorant

Univ. Lorraine

Campus UL

agbessi.doto [a] univ-lorraine.fr

Titre de la thèse

  • La transformation digitale et développement économique

Direction de thèse

  • Blaise GNIMASSOUN
  • Mawuli Kodjovi COUCHORO

Présentation de la thèse

  • Les pays en développement, en particulier les pays africains, sont souvent considérés comme les grands perdants de la mondialisation en raison de leur pauvre spécialisation productive. Le rattrapage économique attendu de longue date du fait de l'ouverture de leurs économies au reste du monde ne s'est pas réellement opéré et les performances économiques des décennies 80 et 90 ont été catastrophiques. Ces deux décennies ont été des décennies de régression économique pour l'Afrique avec un taux de croissance moyen par habitant de -0,69% et -0,16% respectivement sur ces deux décennies contre une progression de la production mondiale de 1,21% et 1,34% respectivement. Si la croissance économique en Afrique avant 2000 a été considérée comme une tragédie aux multiples causes institutionnelles, politiques et économiques, la dynamique économique des pays africains depuis le début des années 2000 inspire un autre récit. En effet, au cours de la décennie 2000, le PIB par tête en Afrique a cru en moyenne de 2,6%, soit environ 1 point de plus que la moyenne mondiale à 1,7% selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Malgré le ralentissement de cette dynamique économique au cours de la décennie 2010 en raison de la chute des prix des matières premières dans la deuxième moitié de la décennie, la croissance par habitant en Afrique restée positive. Fort de ces évolutions, la perspective d'un rattrapage des économies africaine est de plus en plus évoquée (voir Diao, 2019). Par ailleurs, avant la pandémie de la COVID-19, le taux de pauvreté en Afrique a baissé tendanciellement, passant de 40% en 2010 à 34 en 2019 selon les données de la CNUCED. Bien qu'il soit prématuré d'établir un lien entre les mutations numériques et la dynamique économique de l'Afrique depuis le début des années 2000, force est de constater que l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) sur le continent remonte au début des années 2000. Favorisée par les échanges entre l'Afrique et le reste du monde, cette diffusion technologique a bouleversé le paysage économique et social des pays et induit des changements profonds de paradigmes économiques. Malgré les avantages macroéconomiques que semblent procurer l'essor du numérique dans les pays africains, il serait prématuré de préjuger de son impact réel sur l'économie sans entreprendre des études empiriques rigoureuses et spécifiques. Ainsi, l'objectif de cette thèse est d'étudier l'impact de la transformation numérique en Afrique sur le développement économique des pays. Pour ce faire, elle entend adopter une double dimension macroéconomique et microéconomique. Sur le plan macroéconomique, plusieurs investigations seront menées pour étudier l'impact réel du développement numérique sur le niveau de vie et la pauvreté en Afrique. Il sera par ailleurs question d'analyser si les différences des pays dans l'adoption des technologies numériques ont un impact sur leur différence de productivité de travail. Sur le plan microéconomique, cette thèse mènera deux principales investigations. La première s'intéressera à l'impact de développement numérique sur les performances des entreprises en particulier sur leur productivité et la deuxième investigation visera à examiner les effets de l'usage des technologies numériques sur les résultats scolaires des élèves. Sur le plan méthodologique, cette thèse sera essentiellement empirique. Les investigations macroéconomiques s'appuieront sur un panel de pays en développement dont les 54 pays africains. Les données à mobiliser sont des données secondaires datant du début des années 2000. Sur plan technique, il s'agira de mobiliser les approches économétriques des données de panel les plus récentes c'est-à-dire celles qui prennent en compte les éventuelles dépendances interpays. Concernant les investigations microéconomiques, elles porteront sur des données d'enquête réalisées par la Banque mondiale qui pourraient être complétées le cas échéant. Si la démarche méthodologique dans cette thèse est empirique, toutes les investigations empiriques s'évertueront à s'ancrer à des fondements théoriques adaptés.