Lors de 16èmes Journées de Recherches en Sciences Sociales INRAE–SFER–CIRAD les 15 et 16 décembre 2022 à Clermont-Ferrand, Esther Devilliers, chargée de recherche INRAE au BETA, a obtenu le 1er Prix Jeune Chercheur pour son travail intitulé :
« La prise en compte d’itinéraires techniques latents dans les modèles de production : une approche par modèle de Markov caché à paramètres aléatoires ».
Ce travail n’est pas encore publié, il fait l’objet d’un working paper en collaboration avec Obafémi Philippe Koutchadé et Alain Carpentier de l’UMR SMART à Rennes.
Résumé :
Du point de vue des agronomes, réduire les utilisations de pesticides nécessite l’adoption de pratiques de production spécifiques. Ainsi, pour réduire les utilisations de pesticides, il faudrait inciter les agriculteurs conventionnels à adopter ces pratiques économes en pesticides, ou pratiques bas-intrants. C’est dans ce cadre-là que s’inscrit l’article « La prise en compte d’itinéraires techniques latents dans les modèles de production : une approche par modèle de Markov caché à paramètres aléatoires » qui s’intéresse aux déterminants d’adoption des pratiques bas-intrants des producteurs de blé de la Marne entre 1998 et 2014. Au-delà de l’enjeu méthodologique d’identification des pratiques de production des agriculteurs qui ne sont pas renseignées dans les données à disposition des auteurs, ce travail comporte également une dimension empirique quant aux déterminants d’adoption des pratiques économes en pesticides. En particulier, les auteurs montrent qu’une taxe sur les pesticides a peu d’effet sur l’adoption des pratiques bas-intrants chez les producteurs de blé. Cela s’explique par la conjonction de deux éléments : des prix du blé relativement élevés par rapport au prix des pesticides et une diminution des utilisations de pesticides qui ne permet pas de compenser la perte de revenu associée aux rendements inférieurs des pratiques bas-intrants. Dans ce cas-là, une prime sur le prix pour les producteurs bas-intrants se révèle plus efficace.