Séminaire COURNOT – Luc Naegele (Université de Strasbourg, BETA)
Le 19/02/2021
De 14:00 à 15:30
Détails de l'événement :
“Mesurer la démographie des établissements : un nouvel outil pour l’analyse du tissu productif développé à l’Insee”
Présentation des deux travaux suivants :
“Une dynamique d’emploi spécifique dans les grandes entreprises”
Résumé : Entre 2008 et 2017, dans le secteur marchand non agricole, le nombre d’emplois salariés a diminué dans les microentreprises et les petites et moyennes entreprises (PME). A contrario, il a augmenté dans les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises. Il s’agit là des évolutions mesurées par la seule comparaison des stocks d’emplois par catégorie d’entreprises. Ces évolutions masquent cependant les dynamiques à l’œuvre. Les microentreprises, les PME et les ETI créent 275 000 emplois salariés en France sur la période, mais beaucoup d’entre elles changent de catégorie à la suite de leur croissance ou de leur rachat par des entreprises de plus grande taille. Ainsi, bien que les microentreprises et les PME créent des emplois, leurs effectifs salariés diminuent sur la période. La croissance des grandes entreprises est due au rachat d’entreprises plus petites (en particulier des ETI). Sans ces apports externes, les grandes entreprises suppriment des emplois dans la grande majorité des zones d’emploi, à hauteur de – 246 000. Les entreprises créent 340 000 emplois salariés dans les dix zones d’emploi les plus dynamiques, alors que l’emploi salarié progresse peu sur l’ensemble du territoire et diminue dans plus des deux tiers des zones d’emploi.
“Après la crise de 2008-2009, dix années marquées par les baisses d’effectifs dans les entreprises pérennes ”
Résumé : En 2017, l’emploi salarié marchand dans la région Grand Est reste inférieur à son niveau d’avant la récession de 2008-2009. Toutefois de nombreux emplois sont créés dans la région entre 2008 et 2017 : la diminution globale du niveau de l’emploi régional masque les flux d’emplois, à la hausse comme à la baisse, qui résultent des transformations du tissu productif. Ces flux de créations et de suppressions d’emplois sont liés aux disparitions d’unités productives et aux créations de nouvelles, auxquelles contribuent fortement les petites entreprises. Mais ils proviennent majoritairement de l’évolution de la taille des établissements pérennes. En particulier, les suppressions d’emplois dans les établissements des plus grandes entreprises contribuent à la baisse de l’emploi régional de 2008 à 2017, largement due aux pertes d’emplois industriels. Le dynamisme relatif de l’emploi du secteur tertiaire est plutôt porté par les petites entreprises. Les effectifs salariés des établissements diminuent dans toutes les zones d’emploi, hormis celles de Strasbourg et Saint-Louis.