Séminaire NANCY – Jean-Baptiste Pichancourt (INRAE)

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Titre : Faire le lien entre la théorie de la gouvernance d’Ostrom et les cartes DAPP (Dynamic Adaptive Policy Pathway) : Théorie et exemple d’application

Résumé : Les cartes DAPP (Dynamic Adaptive Policy Pathway) aident à guider les décisions de gestion lorsque l’avenir d’un bien essentiel est très incertain en raison des changements environnementaux. Des discussions récentes ont mis en évidence l’importance de créer des cartes DAPP qui prennent mieux en compte les facteurs socio-écologiques pour gérer de manière adaptative les services écosystémiques communs. Cette présentation se concentre sur l’évaluation de la manière dont les DAPP pourraient relever trois défis clés identifiés par Ostrom dans la gouvernance adaptative des systèmes socio-écologiques (SES) : (i) éviter les solutions uniques (c’est-à-dire le dilemme de la panacée), (ii) assurer la résilience aux chocs à l’échelle du système (c’est-à-dire la robustesse systémique), et (iii) coordonner efficacement les différents niveaux d’initiatives de gouvernance (c’est-à-dire les niveaux opérationnels, collectifs et de choix constitutionnels).

Dans cette présentation, je démontrerai que l’équilibre entre ces trois objectifs dépend de la compréhension du lien entre la DAPP et d’autres cadres analytiques clés : le cadre SES d’Ostrom, le cadre CIS (Coupled Infrastructure System), la théorie des systèmes dynamiques complexes et la théorie du contrôle viable.

Je détaillerai ce lien et présenterai un exemple d’application, dans lequel j’ai étudié des voies de transition potentielles en matière de gouvernance, conçues pour gérer des réseaux de haies qui fournissent un large éventail de biens et de services écosystémiques. L’accent est mis sur deux SSE caractérisés par des contraintes et des besoins communautaires distincts : un SSE rural et un SSE périurbain situés dans la région française de l’Auvergne. Dans cette région, la fourniture viable de biens et services écosystémiques par les haies est menacée par le changement climatique, ce qui nous incite à explorer des voies d’adaptation viables ou optimales entre neuf dispositifs de gouvernance imbriqués alternatifs. Pour faciliter la compréhension des résultats, je présente les indicateurs qui ont été utilisés pour identifier les principaux facteurs influençant les différences entre les cartes DAPP, en réponse aux changements dans le contexte SES et le niveau de stress climatique.

Avec cette présentation, j’essaierai de vous convaincre de l’efficacité de cette approche (sans négliger ses limites) pour aborder simultanément les trois problèmes d’adaptation, pour des SES de plus en plus complexes et des infrastructures semi-naturelles qui contiennent beaucoup d’espèces, d’acteurs et de (dis)services écosystémiques.

Après une discussion ouverte, j’aimerais vous inviter à recentrer progressivement nos échanges sur les stratégies les plus efficaces pour combler le fossé entre tous les cadres analytiques que nous développons pour l’évaluation socio-écologique (dimension axiologique de la science) et les outils de prise de décision actionnables (dimension praxéologique de la science).